La réserve naturelle TER YDE (Oostduinkerke)
LE SITE DUNAIRE DE TER YDE (Oostduinkerke)
LA RESERVE TER YDE
La réserve naturelle de Ter Yde est un site dunaire qui s’étend sur 260 hectares. Elle se situe entre Oostduinkerke et Groenendijk (Commune de Koksyde). Elle s’étend du bord de mer jusqu’à l’arrière-pays, à la limite des polders.
On y distingue les Zeebermduinen (dunes de bord de mer), la réserve Ter Yde, les Karthuizerduinen, les Plaatsduinen, le Spelleplekke, les Oostvoorduinen et le Hannecartbos (Bois Hannecart).Dans les dunes de bord de mer, subsistent encore quelques casemates en béton datant de l’occupation en 40-45.
Une grande partie de ces dunes font partie des Réserves naturelles flamandes et sont gérées par « l’Agentschap voor Natuur en Bos » (Agence Nature & Forêt).
La majeure partie appartient à la Région flamande tandis que 25 hectares sont la propriété de la « Intercommunale voor de Watervoorziening van Veurne-Ambacht (IWVA) » (Société de distribution d’eau).
LE PAYSAGE DE TER YDE
Le terme « Yde » signifie « port de refuge ». Il fait référence à un petit village de pêcheurs qui s’était installés au milieu du 13e siècle sur la rive sud de l’ancienne embouchure de l’Yser, à hauteur d’un ancien chenal baptisé « Vloedgat ».
Dès le haut moyen âge, un étroit cordon de dunes s’était formé le long de cette rive de l’Yser. Nichée entre les nouvelles dunes au nord et les dunes basses ondulées, plus anciennes, au sud, se retrouve une partie de la dépression du « Vloedgat », sous la forme d’une cuvette étirée, appelée « Doolaege ». Les eaux souterraines, douces et calcaires, suintent des dunes voisines plus élevées et alimentent l’un des rares ruisseaux dunaires du pays, le « Waterloop-zonder-Naam » (cours d’eau sans nom).
Vers 1930, les propriétaires des lieux, la famille Hannecart, a planté des arbres dans le Doolaeghe, qui est devenu de « Hannecartbos ».
LES RICHESSES NATURELLES
La flore dunaire
La zone naturelle comporte une grande variété de dunes.
Les dunes embryonnaires se développent sur la plage sèche à partir de la végétation qui pousse sur la laisse de mer. La végétation y est constituée d’espèces pionnières telles que la Roquette de mer (Cakile maritima) (une plante herbacée annuelle de la famille des Brassicacées, anciennement Crucifères), et également du Chiendent à feuilles de jonc (Elymus farctus) (une Poacée).
Plus haut, dans les dunes bordières et les dunes mobiles, les Oyats (Ammophila arenaria) jouent un rôle important dans la retenue du sable.
Là où le sable s’est fixé, les dunes blanches à oyats cèdent la place aux dunes grises à mousses, recouvertes d’un tapis de différentes espèces de lichens et de mousses, dont parmi lesquelles la Mousse tortule, une Potiacée du genre Tortula.
Dans les fonds des vallées, les pannes dunaires sont des zones où le sable a été chassé jusqu’au niveau des nappes aquifères. Elles abritent des Parnassies des marais (Parnassia palustris), avec ses petites fleurs blanches à 5 pétales. On y trouve également l’Erythrée littorale (Centaurea littoralis).
Des buissons d’Argousiers (Hippophae rhamnoides L.), aux petites baies orangées, peuvent envahir tout le paysage de dunes et former des broussailles denses. Les broussailles plus anciennes sont souvent riches en Eglantiers (Rosa canina), de Ronces des haies (Rubus fructicosus) et de Clématites (Clématis sp).
Pendant des siècles, les dunes basses et ondulées datant du moyen-âge ont servi de pâture au bétail domestique. Il en a résulté des prairies calcaires dunaires colorées abritant une grande variété d’espèces végétales, parmi lesquelles la Rose pimprenelle (Rosa pimpinellifolia), l’Hélianthème, une Cistacée du genre Helianthenum, l’Aspérule à l’esquinancie (Asperula cynanchica) et le Polygala vulgaire (Polygala vulgaris)
Depuis l’entre-deux-guerres, l’actuel « Hannecartbos » a été planté d’aulnes noirs et blancs et de peupliers de culture. Aux endroits où les pâturages historiques ont été rétablis, sont réapparues des prairies de fauche humides.
Faune dunaire
Au printemps, les pannes dunaires à la végétation peu dense et souvent inondées, sont des lieux de reproduction du Crapaud calamite.
Parmi les insectes typiques des dunes, on trouve le Criquet à ailes bleues, ou Oedipode turquoise (Oedipoda caerulescens) le Hanneton foulon (Polyphylla fullo) et le Petit nacré (Issoria lathonia).
Dans les zones ouvertes et humides du Hannecartbos, on trouve des libellules.
Parmi les oiseaux migrateurs, on trouve le Pipit des arbres (Anthus trivialis) et l’Alouette lulu (Lulula arborea). Dans les broussailles, viennent nicher le Rossignol phylomène (Lucinia megarhynchos), la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur) et le Tarier pâtre (Saxicola rubicola).
En période hivernales, de grands groupes de grives litornes et mauvis Turdus pilaris et T. iliacus) viennent à la recherche de baies.
Dans les bois, on peut voir le Loriot d’Europe (Oriolus oriolus), le Pic vert (Picus viridis), et le Faucon hobereau (Falco subbuteo), sans oublier une colonie de Hérons cendrés (Ardea cinerea).
En hiver, la Réserve naturelle reçoit également la visite de la très rare Bécasses des bois (Scolopax rusticola) et du Tarins des aulnes (Cardualis spinus).
Toute l’année, des oiseaux de proie diurnes sont également présents, comme l’Epervier d’Europe (Accipiter nisus), la Buse variable (Buteo buteo) la Corneille noire (Corvus corone corone) et le Choucas des tours (Corvus monedula).
Sans oublier, le long de plages, bien sûr, il y a les mouettes, les goélands et les charadriidés (bécasseaux, chevaliers, etc.). En décembre, dans les polders, on peut assister au passage de nombreuses oies venant du grand nord pour passer l’hiver chez nous.
LA GESTION DES RESERVES NATURELLES
Depuis de nombreuses années, en Belgique, les administrations responsables ont réalisé des aménagements dans le cadre du programme européen Life-Nature, comme des abattages d’arbres, des réhabilitations de prairies humides, ou le fauchage annuel des pannes. Ces travaux sont destinés à sauvegarder certaines espèces rares, qui, sans cela disparaitraient sous les broussailles envahissantes.
Depuis quelques années, on a introduit, dans les réserves, des herbivores tels les moutons (adaptés aux dunes de mousse), des chevaux, comme les Konik polonais, ou les poneys Shetland, des bœufs et des ânes. On choisit en général des espèces qui résistent aux conditions hivernales et qui ne demandent que peu d’entretien. Ces herbivores permettent de maintenir une végétation variée dans toute la réserve.
Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à visiter les réserves naturelles de la côte belge. Il y en a une quarantaine entre Knokke - le Zoute (le Zwin) et De Panne (le Westhoek). Un havre de Paix et de Nature, à la rencontre d’une faune et d’une flore extraordinaire !
Traduit et adapté des panneaux signalétiques officiels et du site
http://www.natuurenbos.be/nl-BE/Domeinen/West-Vlaanderen/Ter_Yde.aspx
Voor de Nederlandtaligers, gelieve de website te gaan bezoeken.
Jacques
Le 3 octobre 2013
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