Adaptation des animaux au milieu urbain
Adaptation des animaux au milieu urbain
Les chercheurs en écologie savent que les animaux, et en particulier les oiseaux, se sont plus ou moins bien adaptés au milieu urbain. Certains animaux, comme les rats et les punaises, y ont même pris leurs quartiers avec succès. D’autres ont plus de difficultés.
La question se pose : cette influence de l’Homme sur la nature est elle positive ?
Problèmes de nourriture
Beaucoup de personnes ont l’habitude de nourrir les oiseaux en hiver.
Lorsqu’il s’agit d’oiseaux d’eau, on leur donne souvent du pain que l’on jette dans l’eau.
Cette manière de nourrir les oiseaux est extrêmement toxique.
D’une part, parce que ce pain risque de pourrir dans l’eau et de faciliter la croissance d’algues vertes, toxiques.
D’autre part parce que le pain ne convient absolument pas aux oiseaux herbivores. Il est peu nourrissant, et il gonfle dans l’estomac, ce qui réduit l’appétit et provoque un amaigrissement de l’oiseau.
De plus, sur des étangs très fréquentés par l’Homme, ces animaux perdent l’habitude de se nourrir seuls. Il y a, en quelques sortes, un asservissement à l’être humain.
En ce qui concerne les oiseaux des bois et des jardins, il est souvent recommandé de leur donner des graines, pour compenser leurs difficultés à se nourrir en milieu urbain dépourvu de nature. Certaines communes Bruxelloises, cependant, interdisent le nourrissage en forêt, estimant que ces oiseaux trouvent là assez de nourriture par eux-mêmes.
Influence du bruit des villes
Il y a déjà quelques années, des chercheurs hollandais ont découvert que le bruit de fond qui règne dans les villes modifie le chant des mésanges charbonnières. Celles qui sont installées dans les cités chantent à de plus hautes fréquences que leurs congénères des forêts et des campagnes. L’oreille humaine est incapable de percevoir ces modifications et on ignore, à l’heure actuelle, quelles conséquences cela peut avoir sur ces oiseaux.
L’éclairage nocturne
L’éclairage nocturne, ou « pollution lumineuse » est l’une des autres caractéristiques du milieu urbain. La lumière gagne de plus en plus du terrain sur la terre : l’éclairage public, les phares des voitures, les lumières des monuments et des habitations empêchent la nuit noire.
On savait déjà que les jeunes tortues sortant de l’œuf sur certaines plages étaient influencées par l’éclairage des villes côtières et s’y perdaient, au lieu de regagner la haute mer.
Des études scientifiques, conduites en Allemagne, montrent que la semi-obscurité nocturne perturbe les rythmes biologiques des oiseaux. Il suffit de peu d’écart par rapport aux conditions naturelles pour perturber l’horloge interne des oiseaux.
Des recherches ont montré, par exemple, que, pendant la nuit, les merles recherchent les endroits les moins éclairés et évitent la proximité des sources de lumière puissantes, comme celles de l’éclairage public.
On a constaté également que, exposés la nuit, même à de faibles intensités lumineuses, les oiseaux urbains, comme les merles, nichent un mois avant ceux des campagnes. Leur période de mue est également modifiée.
Certains oiseaux, comme le Merle et le Rouge-gorge chantent plus tôt le matin, voire même, comme je l’ai personnellement entendu, durant une partie de la nuit.
On a constaté chez nous, à Bruxelles, que les Faucons pèlerins, qui nichent en ville, rapportent au nid des oiseaux qui, en principe, ne migrent que la nuit. Or le Faucon pèlerin chasse à vue : il fallait donc de la lumière pour repérer leurs proies. La lumière urbaine a donc une influence sur leur comportement de chasse et sur leurs proies.
En résumé, par notre intrusion dans la nature et notre destruction des milieux naturels, interviennent dans le développement normal des animaux et trouble leur rythme de vie normal. Cette intrusion peut d’avérer néfaste si elle est trop longue et trop prononcée.
Jacques Schwers
2/03/2013
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