Plantes invasives et écosystèmes
Plantes invasives et écosystèmes
L’invasion d’espèces végétales ou animales d’un continent à l’autre est de plus en plus fréquente. Qu’ils soient des végétaux ou des animaux, les envahisseurs causent souvent des ravages dans l’écosystème d’accueil.
On ne sait toutefois pas comment évoluent ces invasions au fil du temps, et si les individus indigènes peuvent reprendre le dessus.
Il apparaît cependant que, chez les végétaux, le déclin d’une espèce envahissante peut entraîner le développement d’autres plantes envahissantes, au détriment des plantes indigènes.
L’invasion d’une région par une plante exotique la rend favorable au développement d’autres espèces invasives, qui peuvent changer radicalement l’écosystème.
Depuis les années 1990 par exemple, une plante herbacée, le Raisin d’Amérique (Phytolacca americana) a été introduit volontairement en Europe pour, d'une part, la couleur violette des fruits, utilisée dans le tissage et, d’autre part, le caractère comestible des jeunes feuilles. Il est classé actuellement comme « peste végétale » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature.
Un arbre de 6 à 20 m de haut, le Miconia calvescens, originaire d’Amérique centrale a été introduite dans les îles du Pacifique, où il détruit les plantes endémiques.
On a constaté que, en vingt ans, la Poacée originaire d'Afrique, la Melinis minutiflora, qui avait envahi Hawaï, a considérablement régressé. Mais l'écosystème initial n'est pas pour autant réapparu.
Chez les animaux, on observe aujourd’hui des explosions de croissance, en Floride, d’escargots géants, originaires d’Afrique. En Atlantique, il y a des Rascasses volantes, un poisson très venimeux, originaires du Pacifique.
En Belgique, on a recensé une soixantaine de plantes envahissantes, dont certaines portent gravement atteinte à la biodiversité. Il s’agit, entre autres, de la Berce du Caucase (plantes corrosive), la Balsamine de l’Himalaya, ou la Renouée du Japon (très envahissantes).
Parmi les animaux, on peut citer les Bernaches du canada, les Ouettes d’Egypte ou la Tortue de Floride, qui portent atteinte à la biodiversité..
L’augmentation de la mobilité humaine a grandement favorisé l’introduction d’espèces invasives dans des milieux où elles n’ont pas de prédateurs ni de facteurs limitants.
Un écosystème est nécessairement affecté par l’introduction d’une espèce invasive, végétale ou animale. Toutefois on ne sait pas comment ces invasions impactent les milieux naturels sur le long terme.
Par ailleurs, si l’espèce invasive vient à disparaître, le végétal indigène peut-il regagner son territoire ?
Les plantes exotiques envahissantes sont connues pour modifier le contenu nutritif du sol, la salinité, l'acidité ou les communautés microbiennes. Elles peuvent ainsi favoriser leur développement au détriment des espèces indigènes, notamment en modifiant à leur profit le cycle de l’azote.
Des études mettent en évidence que l’écosystème répond, avec le temps, à l’invasion végétale, et que les processus de rétroactions entre le sol et les plantes évoluent. En revisitant des sites étudiés il y a quelques années, des chercheurs ont découvert que des espèces invasives étaient en train de disparaître. Toutefois, ces études suggèrent aussi que ces changements n’aident pas les plantes indigènes à réinvestir leurs habitats naturels primitifs.
Le déclin d’une espèce est une bonne nouvelle pour les plantes indigènes, mais il est aussi une porte ouverte au développement d’autres espèces invasives, qui entrent facilement en compétition, en particulier si elles ont un taux de développement plus important.
Texte extrait de la revue Futura-Sciences, que je vous recommande : vous y trouverez d’autres informations intéressantes.
(Delphine Bossy, Futura-Sciences)
Jacques Schwers
Le 15/12/2013
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