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Les friches urbaines

Les friches urbaines

 

La nature ne cesse de reculer sous la pression humaine.

De l’extension des centres urbains et du réseau routier, à l’agriculture extensive, en passant par les sites industriels et miniers, sans oublier la pollution des sols, de l’eau et de l’air, tout concourt au recul de la Nature.

 

L’Homme tente de modeler les paysages à sa façon.  Il détruit des forêts, construit des barrages, des autoroutes, des villes tentaculaires, le tout sans tenir compte des végétaux et animaux préexistants.  Ce qui semble compter en ce 21ième siècle, dans le milieu des promoteurs immobiliers, c’est de gagner le plus d’argent possible immédiatement.  Il s’ensuit un déséquilibre de la biodiversité pouvant aller jusque la disparition de certaines espèces.

 

D’une autre côté, suite à l'arrêt ou au déplacement de nombreuses activités industrielles, de nombreux terrains sont laissés à l’abandon au cours de ces dernières décennies.  Souvenez-vous de la disparition des aciéries et de l'arrêt des activités minières, notamment l’extraction du fer et du charbon, surtout en Belgique et dans le nord et l'est de la France.

 

Il y a aussi les maisons abandonnées, les constructions interrompues par une faillite, ou simplement retardées pour des raisons techniques, sans oublier les constructions qui, une fois terminées, ne sont jamais utilisées !

 

Dès qu’ils en ont l’occasion, les végétaux repartent à l’assaut des terrains abandonnés.

Les premières arrivées sont appelées « espèces pionnières ».  Ce sont des plantes héliophiles (qui aiment le soleil), capables de coloniser un milieu instable, très pauvre en matière organique et aux conditions difficiles : sol très fin ou quasi inexistant, absence d’eau, forte chaleur.

 

 

Très rapidement, des bactéries tout d’abord, puis des mousses et des lichens, puis, plus tard, les graminées, des astéracées (camomille, pissenlit), des clématites prennent possession des terrains abandonnés, les transformant en friches.

Au fur et à mesure qu’elles modifieront le milieu, elles seront remplacées par d’autres espèces moins spécialisées et plus exigeantes, comme la chélidoine, l’Herbe à Robert, et, parfois une petite surprise sous la forme d’un muscari, d’un coquelicot ou d’une Rose trémière.

Ces friches deviennent, avec le temps, des endroits pleins de vie, rapidement colonisée par les insectes, puis par des petits mammifères et des oiseaux.

 

Sur d’anciens sites miniers particulièrement pollués, apparaissent également des plantes dites « métallicoles », qui ont la particularité de se développer sur des sols contenant une forte proportion de métaux lourds, comme le zinc, le plomb, et le cadmium.  Parmi elles, des violacées et des caryophyllacées (Minuartia, Œillets).  La dépollution et la viabilisation des friches industrielles ont souvent un coût important, que les collectivités locales ont du mal à prendre en charge.

 

Dans les agglomérations elles-mêmes, les végétaux ne tardent pas à réinvestir le terrain.

Elles repoussent entre les pavés, dans des interstices des murs, le long des façades, voire même dans les gouttières des maisons abandonnées.  On les retrouve sur des surfaces recouvertes de gravillons, aux pieds des réverbères, derrière des boitiers électriques, sur de vieilles toitures industrielles recouvertes de poussières, bref, partout où il y a un peu de poussière ou des déchets végétaux.

 

 

 

Je rappelle que les espèces pionnières constituent également les premiers organismes à recoloniser un milieu détruit par des phénomènes naturels, comme les coulées de lave, les glissements de terrain, les inondations.

 

Les végétaux nous montrent leur puissance, la puissance de la Nature, qui, dès qu’elle en a la possibilité, reprend ses droits et recolonise des terres qu’elle a dû abandonner.  En certains endroits, les racines des grands arbres sont capables de soulever l’asphalte des rues et se frayer un passage à travers une fissure.

 

 

Et vous, avez-vous, au cours de vos promenades, repéré des plantes, voire des arbres à des endroits les plus bizarres ?

Vous vous êtes-vous émerveillés devant l’ingéniosité et surtout la puissance développées par les végétaux pour se réinstaller en des endroits abandonnés par l’Homme ?

Avez-vous des photos extraordinaires à nous présenter ?  Envoyez-les moi, je me ferai un plaisir de les publier (avec votre nom) !

 

 

Jacques

Le 30 juillet 2013

 



30/07/2013
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